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Participer à une économie locale et durable grâce à la slow fashion

De steward à designer slow fashion … Il y a quatre ans, l’Espagnol Francisco Guerrero Banea a décidé d’ouvrir sa boutique dans le Born, quartier branché de Barcelone.

Huit ans à parcourir le monde en étant steward, puis un jour, il a voulu tout arrêter. Ce monde ne l’attirait plus, et il souhaitait quelque chose de nouveau. Fran part donc deux ans à bourlinguer à travers l’Amérique du Sud, et c’est en Argentine qu’il a le déclic : « Une de mes amies y est designer… Je l’ai vue travailler le tissu, créer des vêtements d’intérieur à partir de rien, et je me suis dit que je voulais faire pareil ». De retour dans la capitale catalane, il achète une machine à coudre, du tissu, quelques patrons et découvre qu’il adore ça.

La slow fashion à l’atelier L’NENA, en réaction à la mondialisation et la production de masse dans le monde de la mode ©ML

“Tant de boutiques ont fermé à cause de la mondialisation”

« Je ne peux pas expliquer ce changement de vie. Chacun a son chemin, il faut parfois un peu de temps pour le trouver… Après avoir trouvé ma voix, cela m’a paru tellement naturel », confie-t-il. La slow fashion vient donc spontanément, en réaction à un production de masse et impersonnelle. Fran ouvre une première boutique à Barcelone, dans le Born, en 2012 : « En Espagne, il y a eu ces dernières décennies tant de boutiques de petits designers qui ont dû fermer à cause de la mondialisation. Je voulais participer à une économie locale et durable. Je gagne bien moins que dans mon précédent emploi, raconte-t-il, mais cela ne me dérange pas du tout ».

Conscient que pour se développer, il vaut mieux commencer par la mode femme, il laisse parler son imagination et sa créativité, mélangeant designs et couleurs, pour une clientèle séduite. Aujourd’hui, il conçoit également des vêtements pour hommes, et a ouvert une deuxième boutique récemment.

Fran dans sa boutique du Born, Barcelone ©ML

« Barcelone est une ville stratégique pour la slow fashion. Il y a beaucoup de touristes, cherchant des produits originaux, uniques, faits sur place. La clientèle locale est également friande de cette mode, partageant des valeurs et une certaine éthique, pour des produits durable».

Le jeune designer espère voir dans le futur un changement de mentalités vis-à-vis de la mode et des méthodes de fabrication :

« Bien sûr, cela coûte plus cher, mais un vêtement peut durer toute une vie, la fabrique est de meilleure qualité, et le produit est unique. Surtout, cela encourage une économie locale, plus respectueuse des designers, de l’environnement et de la mode en général ».

L’NENA, boutique slow fashion, C/ de Semoleres à Barcelone ©ML
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