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Débuts en design de mode : de la grande distribution aux petits ateliers

Après une rapide expérience dans la grande distribution, Sarah, tout juste diplômée d’une licence en design de mode, raconte vouloir maintenant évoluer dans une mode plus éthique et ethnique.

©Sarah Bozon

« Je me suis toujours dit que les vêtements ne devraient pas être réduits à de simples produits de consommation, des objets jetables d’un jour à l’autre. Pour moi, cela doit raconter une histoire, défendre une idée, des valeurs. J’aime cette connexion entre designers et clients, que ces derniers puissent s’approprier une pièce ». C’est ainsi que commence Sarah, quand on lui demande ce que représente la mode à ses yeux.

Fast fashion, un processus créatif répétitif

Après un bac en arts appliqués à Lyon, un BTS puis une licence pro en design de mode à Tourcoing, la jeune femme part à Paris pour un an de stage. Elle commence par 3 mois dans une grande marque de prêt à porter, où elle travaille en bureau de créa avec les stylistes. « J’y faisais les dessins, les fiches techniques… tout ça est très bien, mais j’ai vite vu l’envers du décor : c’est répétitif. D’une saison à l’autre, les couleurs changent, quelques motifs également, mais au niveau du processus créatif, c’est plutôt creux », confie-t-elle.

A l’issue de ces trois mois, Sarah travaille alors pour une jeune créatrice franco-ivoirienne dont l’atelier se trouve dans la capitale. Malgré les problèmes d’organisation de l’entreprise et les difficultés que sa position de stagiaire lui incombe, elle explique avoir pu « toucher à tout » : « J’y ai bien plus appris et pu voir tous les aspects du processus de création. C’est sûrement dû au fait que ce soit une petite structure, mais ce fut bien plus enrichissant », explique-t-elle.

Croquis du projet Gursha, pour une mode éthique et ethnique ©Sarah Bozon

 

Aujourd’hui à la recherche d’un emploi, Sarah reconnaît que si une belle opportunité se présentait, elle envisagerait de travailler pour une marque de grande distribution : « Mais seulement pour démarrer, précise-t-elle. A terme, ce n’est pas un milieu dans lequel je veux évoluer. Le mass market me fait un peu penser au gavage d’oie : les clients sont poussés à consommer en permanence et n’apprécient même pas leurs achats, car il faut recommencer sans cesse ». Selon elle, le vêtement a perdu ses premières fonctions : protection, confort, bien-être, reflet de notre identité.

La jeune femme travaille également sur ses propres créations. Une collection qu’elle veut ethnique, entre son pays d’origine, l’Ethiopie, et la France.

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