Manger bio, oui, mais comment ? Selon quels labels et à quel prix ? Petit tour d’horizon des lieux et manières de faire ses courses dans l’alimentation biologique.
Le bio, qu’est-ce que c’est ?
Légalement, un produit dit “bio”, ou biologique, est issu d’un mode de culture (pour les céréales et végétaux) ou d’élevage (pour les produits animaliers) n’ayant pas recours aux produits chimiques de synthèse. Les cultures sont faites sans l’aide de pesticides, fongicides ou herbicides. De leur côté, les animaux doivent être élevés à l’air libre et nourris principalement de produits naturels. L’agriculture biologique s’inscrit également dans une démarche de protection et de respect des terres et des animaux. Elle favorise la biodiversité en alternant les cultures et en utilisant des matières organiques à la place d’engrais chimiques. L’alimentation biologique est régie et certifiée par des labels, dont voici un récapitulatif des principaux.
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AB
C’est le label officiel français du bio, et aussi le plus répandu. Il répond au cahier des charges européen de l’agriculture biologique. Il impose une totale interdiction des pesticides et des engrais chimiques de synthèse dans les aliments. Cependant, il n’implique pas du 100% bio : la mixité des productions bio et non bio acceptée sous certaines conditions. En effet, les produits transformés ne doivent comporter qu’au moins 95 % de bio pour être certifiés. De plus, les produits peuvent contenir jusqu’à 0,99% des OGM “accidentels”. Plusieurs organismes sont chargés de contrôler la qualité des aliments : EcoCert, AgroCert, etc.
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Bio Cohérence
Bio Cohérence est un label privé, certifié par un tiers indépendant. Il a été créée en réaction au règlement européen sur le bio, jugé trop laxiste. Bio Cohérence ne labellise que des produits déjà certifiés AB, mais en y ajoutant avec des critères supplémentaires. Ici, la mixité des productions bio et non bio est interdite. Le seuil minimum de contamination par les OGM est limité à 0,1 %.
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Nature & Progrès
Nature & Progrès est également un label privé. Il ne certifie que des produits 100% d’origine bio, mais, à l’inverse de Bio Cohérence, ne requiert pas le label AB. Le label interdit la mixité des produits bio et non bio, ainsi que les traces d’OGM. Au-delà de ces exigences, Nature & Progrès s’inscrit dans une démarche plus globale qui favorise l’économie solidaire et l’agriculture raisonnée et éthique. A noter que ce label est aussi valable pour les produits cosmétiques.
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Bio Partenaire
Bio Partenaire, décliné en Bio équitable et Bio solidaire, est un label plus rare, que l’on ne trouve pas en grandes surfaces. Il certifie des produits bio (labellisés AB) et issus du commerce équitable. Comprenez qui s’inscrivent dans une politique sociale de progrès et assurent un revenu juste aux producteurs. Il existe d’autres labels de commerce équitable comme Fairtrade/Max Havelaar, mais qui ne sont pas certifiés bio.
Bien sûr, la garantie d’un produit estampillé “bio” ne fait pas tout. Biologique ne veut pas forcément dire 100% sain et/ou naturel… Les produits bio peuvent par exemple contenir des additifs. On l’a vu, chaque label est différent. Certains garantissent des produits sans huile de palme, quand d’autres imposent certaines méthodes d’élevage, etc. N’hésitez pas à vous renseigner sur leurs sites : chacun a un cahier des charges plus ou moins exigeant. Et surtout, restez attentifs aux étiquettes des produits !
Est-ce que ça coûte vraiment plus cher ?
On ne va pas se mentir : oui, un aliment bio est plus cher qu’un non qui ne l’est pas. Avec une main d’oeuvre plus importante et des rendements plus faibles, l’agriculture bio est plus coûteuse que l’agriculture traditionnelle. Mais elle n’est pas inaccessible aux petits budgets pour autant. On peut par exemple choisir de ne consommer que certains produits bio, comme le lait, où l’écart de prix au litre est de quelques centimes. Attention aussi à bien comparer les différentes offres. Certains produits de la gamme bio d’une grande surface sont moins chers que ceux d’une grande marque qui est, elle, non bio. De même, acheter des produits bio “bruts” coûte parfois moins qu’une préparation industrielle non bio déjà transformée.
De plus, lorsqu’on compare à quelques années en arrière, les prix sont globalement à la baisse. C’est la loi de l’offre et la demande : plus il y a de personnes qui achètent bio, plus les coûts baissent. Et le marché ne cesse de croître. C’est même l’un de ceux qui progressent le plus en Europe. En 2015, les achats alimentaires bio des ménages ont progressé de 15 % par rapport à l’année précédente.
Je veux acheter des aliments bio, je vais où ?
On l’aura compris, le bio séduit de plus en plus les Français. Pour preuve : en 2015, 65% d’entre eux déclaraient en consommer “régulièrement” (au moins une fois par mois). Un chiffre record… Et face à cette hausse des consommateurs, les producteurs s’adaptent eux aussi. Il est de plus en plus courant de trouver du biologique en commerces ou sur les marchés. Pas étonnant donc d’apprendre que la plus grande halle bio d’Europe se trouve en France, au marché de gros de Rungis, près de Paris… Justement, où aller faire ses courses quand on veut manger bio ?
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Au marché
C’est le moyen le plus direct et souvent le moins cher. De plus en plus de communes proposent un marché bio hebdomadaire, en plus ou en parallèle du marché traditionnel. Vous y trouverez bien sûr fruits et légumes locaux, mais aussi très souvent des œufs, voire d’autres produits d’origine animale comme du lait ou du fromage. C’est aussi l’occasion d’aller au contact des producteurs, de pouvoir échanger avec eux, de rencontrer du monde… Bref, bien plus vivant que de se rendre en supermarché ! Et le marché, comme tous les circuits courts, permet d’éviter les intermédiaires. Donc moins de transports, moins de pollution, moins d’emballages, etc. Pour savoir s’il y en a un près de chez vous, adressez-vous directement à votre mairie. Voir également la liste des marchés bio en Ile de France, à Lyon, à Marseille et en Aquitaine.
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En magasin spécialisé
Au marché, on ne trouve pas tout. En dehors des produits frais, pour tout ce qui est conditionné (féculents, condiments, etc.), il faut souvent se tourner vers les magasins ou supermarchés. Plusieurs grandes chaînes sont spécialisées dans le tout bio. Ces dernières représentent près de 30% des ventes de l’alimentation bio. La moins chère reste la Biocoop, qui regroupe 431 magasins en France. Vous y trouverez des produits de producteurs locaux, notamment les fruits et légumes. Vous pouvez aussi trouver votre bonheur chez Bio c’ Bon, La Vie Claire , La Vie Saine, L’eau Vive ou encore Naturalia, du groupe Monoprix. A ces supermarchés s’ajoutent bien sûr des enseignes bio indépendantes, qui varient selon les villes. Vous pouvez trouver la liste de ces magasins bio en France sur l’Annuaire vert.
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En grandes surfaces
Toutes les enseignes de grande distribution possèdent désormais une gamme bio. Plus accessible car souvent moins cher, les grandes surfaces permettent de se mettre au bio malgré un petit budget. En 2015, elles occupaient la plus grande part du marché du bio, avec 45 % des ventes (source : Agence Bio). Mais quid de la qualité des produits ? Comme dans les enseignes spécialisées, le tout est qu’ils soient porteurs de l’un des labels officiels. Vous y trouverez également un rayon fruits et légumes. Attention toutefois, ceux-ci ne sont pas toujours de saison. Prenez garde aussi à l’origine des produits : mieux vaut privilégier le local, ce qui n’est pas toujours le cas en supermarchés. A éviter donc pour tout ce qui concerne le frais, où les marchés, paniers de producteurs ou enseignes bio restent à privilégier.
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Sur Internet
Pas le temps d’aller en magasin ou au marché ? Pas de panique, Internet regorge de sites spécialisés dans l’alimentation bio. Vous trouverez de nombreux produits variés du côté de GreenWeez, MondeBio ou Il Etait une Noix. Et si vous êtes vegan, des sites comme Official Vegan Shop ou encore Un Monde Vegan sont spécialisés dans l’alimentation végétalienne (attention, tout n’est pas bio !). Deux inconvénients cependant : pas ou peu de produits frais avec des courses en ligne… De plus, la livraison est payante, et a un impact écologique. Pensez donc à faire des commandes groupées !
J’achète comment ?
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Le vrac
Tous les supermarchés bio proposent un coin “épicerie” en vrac pour les aliments secs (céréales, légumineuses, fruits secs, etc.). Ce système permet de payer vos produits un peu moins cher, puisqu’on supprime les coûts d’emballage. N’hésitez pas à venir avec vos propres sacs à vrac réutilisables, qui vous évitent d’utiliser les sachets en kraft à usage unique. Vous pouvez les coudre vous-même : de simples carrés découpés dans un tissu léger feront l’affaire. Si vous n’avez pas la fibre couturière, une marque comme Alterosac propose des sacs cousus main en Haute-Savoie. Très légers, ils n’auront pas d’incidence sur la balance lors de la pesée. Il vous suffit simplement de les laisser dans votre cabas à courses. Bonus deux-en-un : ces sacs peuvent aussi vous servir en supermarchés, pour emballer vos fruits et légumes !
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Les paniers et circuits courts
Et si vous vous faisiez livrer, chaque semaine, un panier de fruits et légumes ? Le principe est simple : vous souscrivez à un abonnement semestriel, puis vous récupérez votre panier une fois par semaine dans un point relais. Les produits sont frais, de saison, et les producteurs sont choisis dans un périmètre restreint. Ainsi, vous supprimez les intermédiaires, donc réduisez les coûts, et participez au maintien d’une agriculture de proximité. Les Amap ont été les premiers à valoriser ces circuits courts et à favoriser le lien entre agriculteurs et consommateurs. Elles fonctionnent par fédérations de quartiers, principalement dans les grandes et moyennes villes. La Ruche qui dit Oui ! suit le même principe, à la différence qu’ici, on choisit la composition de son panier sur Internet, à l’avance. Depuis, des dizaines de sites comme Potager City ont repris le concept : on passe commande (soit un panier déjà fait, soit on le compose), puis on récupère ses courses en point relais. Et si vous n’êtes pas disponible pour récupérer votre panier, certains sites proposent un système de livraison à domicile ou au travail. Le système de paniers est très développé à l’échelle locale (ville ou région). N’hésitez donc pas à faire un tour sur le site Mon Panier Bio, assez complet, qui permet de comparer les différentes offres par zone de couverture.

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Chez le producteur
Vous habitez peut-être à proximité d’un agriculteur, d’une ferme ou d’un apiculteur qui fait de la vente directe. Rendez-leur visite ! Les prix sur place sont généralement très avantageux. En plus, certains proposent parfois une visite des lieux, qui permet de mieux comprendre les méthodes de production. Retrouvez ici l’annuaire des producteurs bio en France.
Pour aller plus loin, voir aussi notre article : Surconsommation de viande : conséquences sur la santé, l’environnement et les animaux.