CO2 par ci, CO2 par là… Le CO2, ou gaz carbonique, est sous le feu des projecteurs depuis quelques années. Gaz à effet de serre (GES) comme ses cousins, le méthane ou encore le protoxyde d’azote, il est pointé du doigt aujourd’hui comme la source principale du réchauffement climatique. Mais comment agit ce GES ? Pourquoi est-il urgent de réduire nos émissions de CO2 ? Voyons tout cela en détail grâce au GIEC, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
Gaz à effet de serre et urgence climatique
L’urgence climatique nous impose de réduire très fortement la quantité de gaz à effet de serre que nous émettons au travers de nos diverses activités humaines sur terre. Chacune de nos activités, de notre alimentation à nos déplacements en passant par nos achats, émet des gaz à effet de serre.
L’effet de serre représente un phénomène naturel qui réchauffe la planète. Sans ce dernier, nous ne serions même pas sur terre :
Cependant, la quantité de GES émise n’a cessé d’augmenter depuis l’ère industrielle. Surtout, cette quantité augmente de façon vraiment exponentielle. Pour bien visualiser cela, voici l’évolution de la concentration de carbone dans l’atmosphère depuis 800 000 ans :
Le GIEC nous recommande de nous limiter à l’émission d’une certaine quantité de gaz à effet de serre afin de limiter le réchauffement à 1.5°C par rapport à la température moyenne observée en 1900. Tout cela pour éviter des dommages irréversibles à notre planète et ses écosystèmes au travers.
Cependant, ce scénario correspond seulement à un avis d’experts. La seule véritable obligation que nous avons en Europe sont les accords de paris qui imposent de limiter le réchauffement global à 2°C, toujours par rapport à 1900.
Pour ce scénario, le GIEC nous recommande un “budget carbone” mondial, repris dans un document du commissariat général au développement durable, présenté ici
A l’heure actuelle, nous en émettons 56 milliard par an (chiffres de 2018). Ce qui nous laisse entre 8 et environ 19 ans au rythme actuel pour atteindre le réchauffement de 2°C au delà duquel la situation ne va faire que s’empirer.
Mais pourquoi c’est grave docteur ?
Sur le principe, on pourrait se dire qu’un réchauffement global de 2°C ne serait pas bien grave. Finalement, pendant une année, il peut faire 0°C aussi bien que 40°C. En quoi 2°C serait si problématique ?
Vous l’aurez compris, ce raisonnement est faux. Il ne faut pas confondre la météo et le climat. La principale différence réside sur les échelles de temps (quelques heures voire quelques jours pour la météo vs des années voire dizaines/centaines/milliers d’années pour le climat).
Ensuite, selon vous, quelle était la température moyenne lors de la dernière ère glaciaire il y a environ 13000 ans ? Prenez le temps de réfléchir et cliquez ensuite sur le bouton suivant pour la révéler :
Vous voyez donc que 2°C peuvent avoir un impact énorme sur le climat. Un paysage gelé partout contre le monde que nous avons aujourd’hui. Et bien cela fonctionne aussi avec 2 degrés de plus. Voici d’ailleurs l’analyse du GIEC sur les risques du réchauffement :
Ces risques sont aujourd’hui avérés et les questions qui se posent ensuite sont peu joyeuses. Par exemple, que se passe-t-il quand les écosystèmes terrestres sont détruits ? l’humanité ne peut plus se nourrir et des famines frappent le monde entier. Et il ne s’agit que d’un exemple. Les analyses sont plus poussées dans le rapport cité plus haut.
Les leviers pour éviter la catastrophe
Maintenant que l’importance de la réduction de l’émission des gaz à effet de serre est établie, voyons quels moyens nous avons à notre disposition pour éviter la catastrophe.
- En premier lieu, il paraît évident que le moyen d’action le plus efficace est tout simplement de ne pas émettre de gaz à effet de serre. Les moyens d’actions à ce sujet sont abordés sur ce blog au travers de plusieurs propositions pour un mode de vie bas carbone et écologique.
- L’autre levier est de décarboner directement la planète en piégeant le CO2 de l’atmosphère dans des puits. C’est de ce constat qu’est née la compensation carbone.
En bref, il faut intelligemment associer à nos efforts de réduction de GES une réduction de leur présence dans l’atmosphère.
Concernant votre impact personnel et votre marge de manœuvre, voici un résumé très simpifié de ce que vous pouvez faire sur les 4 plus grands postes d’émissions de GES :
- Alimentation : réduire autant que possible votre consommation d’aliments issus des animaux en changeant de régime alimentaire par exemple.
- Logement : en premier lieu, baisser votre consigne de chauffage à 16°C et faire isoler votre logement.
- Transport : éviter l’avion et privilégier des moyens de transports moins carbonés.
- Consommation : réduire globalement votre niveau de consommation, tenter de réutiliser au maximum ou achetez d’occasion. Revenir à la slow consommation, comme la mode le propose de plus en plus avec la slow fashion.
Ce ne sont que des grandes lignes mais ces petits gestes vous permettront déjà d’économiser entre 25 et 40% de votre empreinte carbone personnelle. Chaque geste compte donc nous comptons sur vous pour consommer plus responsable !