De nombreux débats circulent actuellement sur l’impact écologique des régimes alimentaires. Végétariens, véganes, omnivores, locaux, bios, etc… Il est devenu très complexe de délier le vrai du faux sur la meilleure alimentation pour la planète. Heureusement, de nombreuses études convergent aujourd’hui et c’est les régimes végétariens et véganes qui triomphent haut la main sur le sujet du climat. Voyons dans le détail pourquoi.
Premier mythe : plus ça vient de loin, moins c’est bon
En fait, l’empreinte carbone du transport (sauf quand l’avion est utilisé) fait rarement pencher la balance quand on regarde le cycle de vie de nos aliments ou des objets qui nous entourent.
Le meilleur exemple pour cela : la banane
Un bon candidat pour de la nourriture nutritive et bas carbone (110 gCO2e par banane)
- Elle se conserve longtemps donc peut transiter par bateau.
- Elle ne nécessite pas de cuisson donc pas d’énergie supplémentaire
- La peau sert de packaging naturel
En bref, c’est un super aliment quand on le prend sous le prisme du carbone.
Un très bon contre exemple est l’asperge. En effet, lorsque qu’elle est locale, une botte d’asperges revient à 1100g CO2e alors qu’elle atteint 4700g CO2e si elle est transportée en avion depuis le Pérou…
Enfin, il est tout aussi incohérent d’acheter des asperges du Pérou que des tomates locales mais hors saison. En effet, la même étude nous démontre que l’impact de la production pour les tomates est prépondérant dans son empreinte carbone (environ 75% du total)
Le cas de la banane nous explique parfaitement comment se répartit l’empreinte carbone d’un aliment. En effet, la production des bananes en Martinique par exemple se fait quasiment sans énergie (soleil et eau abondants), leur transport utilise un moyen bas carbone (les cargos) car elles ont une durée de vie longue et enfin, elles ne nécessitent aucun packaging.
La bonne pratique à retenir :
Plutôt que de se focaliser sur le local, pensez surtout “de saison”. Tant que le fruit ou le légume pousse à un moment de l’année où il n’a pas besoin d’être en serre, vous vous assurez un impact carbone réduit. Ensuite, pensez à sa conservation s’il vient de loin. Plus le produit se conserve, plus il a de chances de voyager en bateau et donc, d’avoir une empreinte carbone faible.
Second mythe : tant que je mange local, je suis écolo
Même si cela paraît plutôt logique au premier abord, cette hypothèse est rarement vraie. Le vrai sujet se trouve plutôt sur le choix de la source de protéines et de calories que nous faisons. Qu’elle soit végétale ou animale, la source influence grandement l’impact carbone de notre alimentation.
Comparons l’intensité carbone d’une portion de protéine journalière selon la source :
- 220g CO2e en provenance de pois (vegan)
- 420g CO2e en provenance de lentilles (vegan)
- 1600g CO2e en provenance de lait (végétarien)
- 25000g CO2e en provenance de bœuf en élevage intensif (omnivore)
Voici un graph repris dans le livre “How bad are bananas” de Mike Berners Lee, un chercheur de l’université de Lancaster :
On voit ici que les sources de protéines influencent grandement l’ordre de grandeur des émissions de CO2. Source : Reducing food’s environmental impacts through producers and consumers. 2018
Voici une autre représentation des résultats de cette étude (par kilogramme de chacun des produits) :
Conclusion :
Il est beaucoup plus efficace pour réduire son empreinte carbone de passer à un régime végane. En effet, toujours selon la même étude de Mike Berners Lee, le régime végane est en moyenne 40% moins intense en carbone.
Néanmoins, loin de moi l’idée de décrédibiliser l’agriculture locale. En effet, très souvent lorsque l’on compare des aliments identiques, le local est gagnant.
Enfin, une mention spéciale est à faire sur le fait de manger de saison. Pour cela, privilégiez les circuits de type amap ou coopératif comme la chaine biocoop.
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